Résonances


Au cours du temps, suscitées par la peinture de Valérie, certaines réactions se sont manifestées. 

En voici quelques témoignages ...


Article paru dans "La Page" du 14e Arrondissement de Paris - Mars 2008



  • Faisant écho aux tableaux de Valérie, Bertrand Groené propose ici ses mots pour exprimer ce qu'il y voit  :



"Entre ciel et rivage"



monde de silence

solitude amarrée

infini en horizon

ocres des sables

bleus du ciel, de la mer

au loin, le vert de la vie


l'espoir veille





"Eaux calmes"



comme une mer intérieure

à l'abri de son aile protectrice

l'univers des oiseaux


au-delà

sur la promesse du vent

l'aventure de l'océan



"Mirages"



surexposition de la matière

atmosphère en vibration

stridences éblouies

présence rassurante de la terre

secrets et mystères

des bleus et des verts


le rêve devient possible



"Au-delà des eaux profondes"




blancheur laiteuse de la brume


de l'horizon à peine voilé

la perspective d'une île


sauvés de la solitude

les bouchots sont rassurés



"Conversation à marée basse"



la mer s'est retirée


abandonnés, posés là

les jumeaux tiennent  palabre


embrasement du ciel

au soleil couchant


à la marée prochaine

naîtra le vent


prendre le large !



"Sentinelles de la plage"



jaillies du ventre de la terre

abri du petit peuple marin

fidèle complice de la mer

bleus, gris, ocres

en force minérale insoumise






"Voyage immobile"



les pleurs du saule pour abri

lové dans la berge accueillante

son double en reflet par la rivière complice

de cabotages en rêve d'une équipée lointaine

il traverse le temps...






"Le bleu est mis"



dans les ocres de la terre

il est un bleu de tous les possibles



"Sous le regard de la lune"




buissons embrasés

ciel chagrin


répondre au tumulte


assistée de l'astre bienveillant

fidèle, la sentinelle

apaise par les ocres

le calme retrouvé




"En forêt"



postures affairées

conversations débridées

brûlures des feux de l'automne

sous la canopée vibrante

le peuple végétal

parle de ses Grands Hommes *


* Le sujet de ce tableau  s'inspire de la forêt d'Argonne dans laquelle  de  nombreux  Hommes perdirent la vie lors de la Première Guerre Mondiale ...





"Les saisons"



ponctué par les quatre saisons de la nature

de sommeil en floraison

l'embrasement des jardins

sous les couleurs de l'arc en ciel

déclinées en rivalités chatoyantes


c'est le temps des offrandes




"Les trois bouleaux"



trois frères

en force végétale

éloge de la triade

dans la solitude sylvestre




"Ocres et bleus"



dans l'opportunité des bleus

lapis-lazuli, outremer

cobalt, céruléen


encore et toujours

les ocres ont table mise


"Sonate à trois"


comme une petite musique

de celles qui élèvent l'âme


franchir le temps


sur les cimes de l'espoir



"Colza"


sous des cieux tourmentés

champs vibrants, ondoyants

promesse de moissons fécondes


nos richesses



"Le blanc des cimes"


en un contraste apaisé

brutalité de la roche, sauvage

douceur du manteau neigeux


"quoi ? l'éternité"



"Juste comme ça"



fragile équilibre

délicat agencement

de formes et de couleurs


le livre s'est invité



"Chez nous"


pousser la porte

fouler le plancher des vaches

porter son regard au loin de l'horizon


se sentir comme sur un nuage


" La peinture est une poésie qui se voit

La poésie est une peinture qui se sent . "

Léonard de Vinci



          Ci-dessous, un texte de Sophie-Marie van der Pas. Elle se met à la place de Valérie en entrant dans sa peinture :



" Fallait-il choisir entre l'ombre et la lumière ?

Cette question à elle seule est déjà un vrai départ ...

Je n'ai pas choisi la lumière, c'est elle qui m'a choisie - Elle m'a trouvée à travers la mer, à travers un côteau, quelques pas furtifs.

Me voilà imprégnée de bleus, d'ocres et de verts ; Je sais maintenant que je dois exister.

Ma peinture communique l'instant, ma palette n'est qu'un dégradé d'émotions retenues.

Je jette, sans aucun doute, mes bleus argent sous le coup d'une colère, mes bleus marine sous le coup d'un chagrin, ou d'une quiétude nécessaire ...

C'est seulement dans ce sens, que mes peintures peuvent exister.

Le couteau m'apporte une violence, une passion : C'est le médiateur de mes couleurs.

Et puis, le tracé posé, la touche écrasée, une douceur immense m'offre un souffle apaisé.

J'aime plonger dans un gris brumeux, saisir l'idée d'un matin pluvieux ; La lumière perle et filtre la marée descendante ... Le temps s'accorde à mes pas.

J'aime ourler de verts printaniers les lisières protégeant les colzas nés d'Avril.

Et le coteau soyeux dans ses courbes, se rapproche des prés ; Le cours d'eau sourd et chante :

Je n'ai rien cherché, j'ai juste posé mon regard, dans l'émotion suspendue.

La mer bouillonne, et je sens l'orage ...

La chaleur s'écrase et la vague rafraîchit ...

Tout est simple, évident, je me laisse guider ... Je puise dans l'interrogation de l'homme, ma force ... J'ai lâché mes chevaux pour aller à votre rencontre. "


Sophie-Marie van der Pas - 2012